Sam Maes, né dans les Flandres il y a bientôt 21 ans, vient de récolter deux médailles de bronze aux Mondiaux juniors de Val di Fassa. «LeMatin.ch» l'a joint en Italie.

PAR RENAUD TSCHOUMY 27.02.2019 290📷
Il s'appelle Sam Maes, il est né il y a bientôt 21 ans à Edegem (Flandres) et, tout en venant de ce Plat Pays qu'est la Belgique, il pourrait bien être la future star du ski alpin. Il vient en effet de récolter deux médailles de bronze coup sur coup aux championnats du monde juniors de Val di Fassa (Italie): en géant lundi, et en slalom mardi.
Déjà bronzé en Team Event aux Mondiaux juniors d'il y a deux ans à Are (Suède), il vient tout simplement d'offrir à la Belgique ses toutes premières médailles individuelles en ski alpin! Le tout quelques semaines après avoir marqué ses premiers points en Coupe du monde (28e du géant de Val d'Isère le 8 décembre, 21e du géant de Saalbach dix jours plus tard). Une histoire belge qui, celle-ci, force le respect, plutôt qu'elle n'incite à (sou)rire.
«LeMatin.ch» s'est intéressé au phénomène, et a joint Sam Maes sur son portable juste après la cérémonie de remise des médailles.
Sam Maes, vous venez de recevoir votre deuxième médaille de bronze en deux jours. Qu'est-ce que cela représente pour vous?
C'est avant tout une grande fierté. Pour mon pays, la Belgique, parce que je viens de lui apporter ses premières médailles en ski alpin. Et ça, c'est un sentiment vraiment cool. A titre individuel, c'est évidemment une belle récompense. Avant la compétition, je rêvais d'or en géant, mais en tout cas pas en slalom. Donc je me satisfais de ces deux médailles de bronze. De manière globale, elles représentent avant tout un pas de plus en direction du sommet mondial.
Vous parlez de sommet, mais vous êtes Belge. Comprenez-vous que, vu depuis la Suisse, on puisse être surpris de trouver un Belge sur un podium mondial de ski alpin?
(Il éclate de rire) Évidemment, et vous n'êtes pas le premier qui s'en étonne! Mais mon histoire est un peu particulière, dans la mesure où mes parents ont déménagé en Autriche quand j'avais 3 ans (il habite actuellement à Zell am See). J'ai donc grandi et appris à skier en Autriche, ce qui est évidemment plus facile que dans mon pays. Je comprends donc qu'on puisse s'étonner de trouver un Belge tout en haut des classements de ski alpin: pour les gens qui ne me connaissent pas, c'est une sensation. Mais pour moi, ce n'est pas forcément étonnant au vu de ma trajectoire.
Dans le fond, vous sentez-vous Belge ou Autrichien?
Un peu des deux. Je suis né en Belgique et ma famille est belge. Par contre, j'ai fait toutes mes écoles en Autriche, ma langue maternelle est l'allemand et j'ai grandi dans mon pays d'adoption. Cela étant, je n'ai qu'un passeport, le belge. Et je suis licencié dans un club belge, le Ski-Club de la Vallée (basé à Esneux dans la province ce Liège).
Bénéficiez-vous d'une structure d'entraînement privée?
Je fais partie du Global Racing Team, dont le coach est Hans Epstein, un Américain basé en Autriche. C'est un team très pro, et si j'ai autant progressé ces derniers temps, c'est grâce à lui.
Et maintenant, quel est la suite de votre programme?
Au moment où vous me téléphonez, je suis encore dans l'euphorie des mes deux médailles. C'est un sentiment incroyable. Mais, quelque part, c'est déjà derrière. Je regarde déjà devant, et devant, c'est une course de Coupe d'Europe après-demain (jeudi).
Votre prochain grand objectif?
Même si je repars de Val di Fassa avec deux médailles, on ne peut pas attendre de moi que je m'impose tout de suite à l'échelon supérieur. Une carrière est de toute manière faite de hauts et de bas, et pour l'instant, je n'ai pas trop de pression en Coupe du monde. À long terme, je vise les Jeux 2022 de Pékin. J'ai déjà participé aux JO de PyeongChang l'an dernier (ndlr: 32e en géant, éliminé en 2e manche en slalom), mais dans trois ans, ce sera différent: je me dis que je serai peut-être au top à ce moment-là et que je pourrai nourrir certaines ambitions. En tout cas, c'est mon but. (nxp)
Créé: 27.02.2019, 08h01
Commenti